Au 16ème siècle, Henri III a été le premier monarque français à faire quotidiennement usage des couverts lors de ses repas. Depuis, cet usage s'est généralisé, même s'il peut être mis en oeuvre avec divers degrés de sophistication...
Nous ne prétendons pas vous donner la panoplie de la parfaite réception de l'ambassadeur, mais juste quelques règles 'classiques', qui feront plaisir à vos invités pointilleux sur l'étiquette, et qui ont leur utilité, car ce ne sont souvent que des règles découlant du bon sens et de quelques siècles de pratique de la table en tant qu'Art !
Nous ne prétendons pas vous donner la panoplie de la parfaite réception de l'ambassadeur, mais juste quelques règles 'classiques', qui feront plaisir à vos invités pointilleux sur l'étiquette, et qui ont leur utilité, car ce ne sont souvent que des règles découlant du bon sens et de quelques siècles de pratique de la table en tant qu'Art !
LA GÉOMÉTRIE DES COUVERTS On dispose les couverts dans l'ordre d'utilisation : les premiers utilisés sont les plus à l'extérieur. Ainsi, si votre repas comporte une soupe, un poisson et une viande (déjà un sacré festin !!!), vous aurez côté droit, de l'extérieur vers l'assiette, la cuillère à soupe, le couteau à poisson, puis le couteau à viande. Pour les couverts à fromage ou à dessert, il y a deux écoles : les placer entre l'assiette et les verres, ou attendre le moment du fromage / du dessert pour les amener (c'est la manière la plus 'formelle'). A QUI LES COUVERTS MONTRENT-ILS LES DENTS? Cuillères : toutes les cuillères doivent être positionnées le côté bombé au-dessus. Certains couverts en argent comportent des décorations sur ce côté : cela permet à vos invités d'admirer leur raffinement... ou de constater que vous avez oublié d'enlever le code-barre de vos couverts en inox ! Couteaux : les couteaux doivent être tournés dents (ou côté tranchant) vers l'assiette. Si vous faites l'inverse, votre voisin(e) de droite peut se poser des questions sur votre agressivité à son égard... Fourchettes : les fourchettes sont présentées pointes vers le bas. Ce qui évitera à vos invités de se l'enfoncer dans la main, si jamais l'un d'entre eux venait par étourderie à s'appuyer sur la table. Ils pourront également admirer vos armoiries (blasons) de famille, si elles sont frappées sur le dos du manche des fourchettes et cuillères, sauf si vous êtes anglais (en Angleterre, les fourchettes se mettent dans l'autre sens : les armoiries sont donc frappées à l'intérieur des couverts) ou si vous n'êtes pas de famille noble (et vous osez inviter un ambassadeur ???). UN VERRE ÇA VA, DEUX VERRES, BONJOUR LES DÉBATS Le verre à eau est en général disposé le plus à gauche devant le convive. C'est en général le plus grand des verres (sauf si vous prévoyez de la bière). Les verres à vin sont, eux, disposés du plus grand au plus petit. Si vous voulez faire raffiné, prévoyez un verre pour le vin rouge et un pour le vin blanc. Si vous voulez faire très raffiné, prévoyez un verre pour chaque vin servi. Dans ce cas, nous vous souhaitons d'avoir un lave-vaisselle. LE SERVICE COMPRIS? Le service doit être effectué par la maîtresse de maison (sauf si vous avez des domestiques, mais là, tout ça n'est plus votre problème), en commençant par les dames (de la plus âgée à la plus jeune), puis les messieurs (dans le même ordre). Il y a toutefois quelques exceptions dans des cas particuliers : si vous recevez à dîner un cardinal ou un monarque, ils sont prioritaires, mais ce sont des occasions assez rares pour que vous nous pardonniez de ne les point évoquer ici. On sert les plats du côté gauche et l'on dessert les assiettes usagées côté droit. Une petite astuce lorsque l'on empile les assiettes désservies (ce qui se fait seulement en famille !!!) : on pose les fourchettes sur les assiettes et on glisse la lame des couteux sous les fourchettes, car souvent le poids des manches fait tout chavirer. Servir le vin revient au maître de maison, dans un ordre identique à celui évoqué ci-dessus. Par contre, pour l'eau, chacun est sensé se servir. Si vous considérez que cette tradition est un encouragement délibéré à l'alcoolisme actif ;-), vous pouvez faire également le service en eau, personne ne vous en voudra (sauf peut-être l'ambassadeur, mais vous n'aviez qu'à pas l'inviter) Autre tâche incombant au maître de maison : le découpage des volailles. Si néanmoins le maître de maison n'a pas une grande pratique de la chose (ce que vous repérerez facilement si le maître en question sort sa scie à métaux ou si vous voyez s'envoler un poulet cuit), le retour de cette tâche à la maîtresse des lieux vaut mieux que l'invasion des taches de sauce dans la cuisine. A TABLE LE BON TIMING : Déjà, évitez de vous précipiter sur le contenu de votre assiette avant que tout le monde ne soit servi (voire, pour les goinfres, de terminer votre assiette et d'en profiter pour en reprendre avant que tout le monde n'ait commencé !). La politesse veut que vous attendiez que la maîtresse de maison ait commencé à manger. Si vous voulez vraiment inviter l'ambassadeur, il vous faut changer d'assiette à chaque plat. Néanmoins, l'us qui voulait qu'autrefois on n'utilise au cours d'un repas que des assiettes appartenant au même service (bonjour la taille du service !) a disparu, au grand dam des fabricants de porcelaine et de faïence ! Depuis le XIXème siècle, on pratique dans les restaurants le service dit "à la russe", c'est à dire que l'on vous amène votre assiette garnie. Vous pouvez très bien le faire chez vous. Mais pensez qu'au restaurant, chacun choisit ce qu'il prend... alors que si vous invitez, il y a toujours un risque que quelqu'un n'aime pas tel ou tel ingrédient ou soit au régime. Le plus pratique est donc d'amener les plats, et puis ça fait peut-être moins prétentieux !!! ENCORE QUELQUES US POUR LA ROUTE On ne propose jamais deux fois du fromage. On évite de retourner le pain et de le poser à l’envers, tout comme on évite de renverser le sel sur la table... Les deux sont sensés porter malheur (empêchez aussi votre chat noir de casser 13 miroirs sur la table...mais bon, c'est plus rare). Il y a trois manières de manger le pain : le couper avec un couteau (tartines, toasts et croque-monsieurs), croquer dedans (pain de seigle beurré qui accompagne le saumon fumé, toasts pour le foie gras ou canapés en apéritif), ou le couper en petits morceaux avant de le manger (tous les autres types de pain). On ne met pas son couteau dans sa bouche : d'une part vous risquez de vous couper, d'autre part ça ne se fait pas. Non mais. Texte de Christophe Duhame Pour Marmiton.org |
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