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lundi 5 septembre 2011

Être locavore! C'est IN....SIDE.


Loca-quoi ? Locavore !
À ne pas confondre avec l'herbivore, le locavore (un mot entré dans le Larousse en 2010) n'a qu'une marotte : la proximité.
Son credo ? La consommation locale de produits de saison.
 
Aucune loi ne fixant le périmètre acceptable pour qu'un aliment soit considéré comme « local », chaque locavore délimite son propre territoire alimentaire. Aux États-Unis, où le mouvement est né, on parle de locavorisme quand on ne consomme que des aliments produits dans un rayon de 100 miles (160 kilomètres). En France, on compte généralement 100 à 200 km.
 
Locavore

Bo-bio, les locavores ? Pas forcément. Ils préfèrent certes l'agriculture biologique à la conventionnelle, mais uniquement si elle est locale :  pour eux, une poire issue de l'agriculture conventionnelle mais produite près de chez eux vaut mieux qu'une poire bio venue d'Argentine par avion.

Ils considèrent en effet que leur mode de consommation est moins polluant que le commerce international nécessitant de longs transports aériens. Pour eux, les produits locaux ont également meilleur goût et permettent un maintien de la biodiversité. Bref, on est en plein dans la tendance des circuits alimentaires courts qui rapprochent les producteurs et les consommateurs (relisez notre dossier sur les AMAP !).

Question importante : on fait comment pour le chocolat ?
Hélas, il n'y a pas de fèves de cacao dans le Larzac, ni même en région parisienne. De la même manière, il est plus facile d'être locavore en Californie qu'en Ukraine, climat oblige.
 
C'est pourquoi, la plupart des locavores tolèrent des « exceptions Marco Polo», c'est-à-dire des entorses à la règle pour certains produits exotiques dont ils ont du mal à se passer : en fonction de leurs goûts et de leurs habitudes alimentaires, il peut s'agir de chocolat, de thé, de café, de parmesan, d'épices, de sucre de canne, d'avocat, de banane…
 
Locavore
 
Toutefois, ils restent théoriquement attentifs à la façon dont ces aliments ont été produits : oui à la tablette de chocolat, mais issue du commerce équitable et transportée par bateau.

D'une manière générale, le locavorisme réunit plusieurs approches, plus ou moins strictes, mais, dans tous les cas, il implique un engagement militant (on parle de « buycott ») pouvant répondre à plusieurs logiques : écologie, altermondialisme, volonté de dynamiser l'agriculture locale…
 
C'est ce qui le différencie des modes de consommation de nos ancêtres et des achats locaux habituels (en France, par exemple, pays du terroir par excellence, on consomme en partie local depuis longtemps !).

C'est mieux pour la planète, le locavorisme ?
Difficile de répondre à cette question de façon simpliste. La démarche des locavores qui vont au bout de leurs convictions suscite de l'admiration, mais aussi des critiques. Parmi celles-ci, la plus courante pointe le télescopage entre le locavorisme et le commerce avec les pays en développement. Beaucoup de producteurs y dépendent de leurs exportations et se montrent peu sensibles aux conseils paternalistes de ceux qui connaissent mal leur situation.

Par ailleurs, il n'est pas certain que le seul fait de consommer local soit nécessairement plus écologique que le contraire. La distance parcourue entre le producteur et le vendeur n'est que l’un des facteurs permettant de savoir si un produit est écologiquement correct.
 
Locavore
 
Quid de l'impact environnemental lié aux multiples trajets faits par les consommateurs pour aller acheter leur nourriture (un trajet pour l'éleveur de poulets, un autre pour les tomates, un troisième pour le lait cru, un quatrième pour le vin, etc.) ? Comment évaluer les effets de la façon dont les aliments sont produits, emballés, conservés, préparés et cuits ? 
 
C'est pourquoi certains locavores s'engagent prioritairement dans des démarches collectives de type AMAP et essaient de coupler leur approche avec d'autres gestes : diminution voire suppression de la consommation de viande et de produits laitiers (considérés comme très pollueurs), réduction des déplacements en voiture, etc.

Enfin, certains adeptes eux-mêmes mettent en garde contre la tentation de repli nationaliste : quand le discours locavore est doublé d'une mise en avant de valeurs morales, voire d'accents religieux, il devient vite prompt à provoquer... une crise de foi !

Trois façons simples de locamanger
Pour être 100 % locavore, il faut disposer de temps et d'abnégation. Certains se lancent à corps perdu dans l'expérience, comme Barbara Kingsolver qui a raconté son aventure dans le livre Un jardin dans les Appalaches (Rivages, 2008), tandis que d'autres essaient de changer leur consommation en douceur, simplement armés de leur bon sens.

Les trois façons les plus simples de consommer local sans se prendre la tête :

1.    Chercher l'agriculture locale : potager personnel pour les heureux détenteurs d'un jardin, marchés de producteurs, AMAP, jardins collectifs, fermes proposant des cueillettes sur place, distributeurs de lait cru… Les solutions ne manquent pas pour acheter des produits agricoles locaux directement auprès des producteurs.
 
Locavore

2.    Fouiller les grandes surfaces : les supermarchés communiquent de plus en plus sur ces valeurs dans le vent, tout comme les marques qui raffolent des photos de producteurs sur leurs emballages (on a dit pro-xi-mi-té !). Le Petit Producteur chez Monoprix, Direct producteur chez Carrefour… surfent ainsi sur la vague du locavorisme, facilitant la vie des consommateurs intéressés par la démarche mais disposant de peu de temps libre. Attention toutefois au marketing trompeur : rien ne remplace la lecture des étiquettes !

3.    Préparer ses conserves maison : pour ne pas mourir d'ennui au bout de cinq mois de choux d'hiver, pensez à conserver vos fruits et légumes d'été (vive le coulis de tomates stérilisé !) et à les ressortir quand il fait froid.

Envie de devenir locavore ? Quelques sites pour approfondir le sujet :

•    www.locavores.com : le site des locavores américains (en anglais).
•    Je suis locavore : pour « faire connaître, partager les bonnes adresses des bons produits aux bons clients, échanger sur les trucs et astuces des utilisateurs en matière de cuisine, discuter sur les modes de production. »
•    Producteursdemaregion.com : pour trouver les producteurs près de chez soi.
•    La ruche qui dit oui : plateforme communautaire d’achats groupés directement auprès des producteurs locaux.
 
 
Dossier réalisé par Anaïk (blog Le confit, c'est pas gras). Sur Marmiton.org
 
 
 

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